" Où est Hugo Berrouet ? " #nouvelalbum #trenchtownrock #drummer #milostafari

 
 

Il y a quelque mois déjà, je vous parlais dans la chronique du clip de Joy Boutines sur la chanson « Sultan » d'un objet musical non identifié ( OMNI ) nommé « Où EST HUGO BERROUET » ... Le voilà qui atterrit et la surprise est de taille : figurez-vous que le chef et son équipage débarque à Kingston, y font leur Trenchtown Rock sauce Milos, un Awakening Revival en somme !

A l'heure où je rédige cette chronique, Milos, tout juste de retour de sa récente tournée espagnole, peaufine encore son voyage intime en terre Jamaïcaine. Ce nouvel album est un radical tournant Reggae qui contraste sans équivoque avec le son Rock de ses productions antérieures. L'artiste Renouvelle ses chansons et les livrent à nos oreilles intriguées ... Ambitieux et créatif, notre rêveur assidu n'a de cesse de repousser ses limites et s'aventure dans des styles qu'on ne lui connaissait pas. Cet album porte le nom de son batteur car le Modjo a ses raisons que la Raison ignore.

La version musicale d' “Où est hugo Berrouet ? “ que je chronique ici est un ouvrage en cours de création, un non-finito auquel il manque encore quelques ingrédients. Tout les membres des « Cocktail Bananas » ne sont pas encore présents à l'écoute. Le djembé et la cloche de Mathias Agbokou ( ami de Milos dont on entend les frappes sur les titres « Lorita » et « Wall of shame » de l’album Awakening ) devraient apporter leurs couleurs africaines au squelette mélodique d'Hugo. Enfin le mystère reste entier sur d'autres collaborations musicales ...

Prochainement, vous serez propulsés à « Xaymaca », la terre des rivières et des forêts, l'île des indiens Arawak, des célèbres Marrons insoumis, Province espagnole puis anglaise, repère de pirates, terre des Rastafari, lieu de musique et de spiritualité, berceau du Reggae ... “Où est hugo Berrouet ? “ , en libre et insaisissable rude boy, nous entraîne depuis les majestueuses crêtes escarpées des Blue Mountains jusqu'aux denses forêts tropicales nourries de puissants ruisseaux et de cascades. Il rythmera votre écoute de ses reliefs mélodiques grumelés et vous laissera épanouis à l’orée de plaines verdoyantes ou de plages de sable blanc qui s'affalent indolentes dans l'océan.

Hum,hum, je m'explique ...

Les chansons d'“Où est hugo Berrouet ? “ offrent une géographie itinérante variée, prodigue et sensible. Le groupe d'éclaireurs ( Henri Caraguel à la guitare, Hugo Berrouet à la batterie et Julien Perugini à la basse ) dont j'apprécie les premières observations ont arpentés leur nouveau terrain de jeu, attentifs aux bonnes vibrations pour isoler les endroits précis où leur « Lion » pourra exprimer sa parole sacrée.

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Des empreintes attestent du passage d' “Où est hugo Berrouet ? “sur les plages du conté de Cornwal, et la chanson « A day we made love » témoigne des émotions et des questionnements étranges qui nous percutent la vie. Plus loin, dans la jungle luxuriante, dissimulé par quelques immenses plantes grasses, Milos est tombé sur une version très raffinée de son morceau « Compassion », débusquant par là même une expressivité vocale fragile, une fébrilité délicate et touchante de simplicité ... La petite guitare qui souligne le chant du couplet amène une légère brise Gainsbourienne malicieuse.

Si vous faîtes le tour de l'île par la plage, ne soyez pas surpris de tomber sur les traces d'intenses veillées musicales, les restes d'un feu de camps ou quelques squelettes d'Iguanes rongés jusqu'à
l'os ... Au cours de ces fêtes spirituelles et animistes, nul doute que la chanson « Wall of shame » a su saisir ses convives. En effet, comment résister à l'envoûtement de l'intro et ses riffs guitare savamment entrelacés. On pourrait s'y abandonner, charrié et bercé par le ressac vocal entêtant de la scansion finale façon Pink Floyd. Une improvisation vocale en bonus rejoint par des petites voix espiègles, Milos nous donne du « endersly » et du « souls on fire » pendant que les Cocktails Bananas l'amènent au final par retrait progressif des instrus. Le morceaux s’éteint dans les soubresauts haletants de la section rythmique.

Photo Pierre Wetzel

Prêtez l'oreille, vous retrouvez ça et là des clins d’œil à feu Serge Gainsbourg et sa période Reggae si prolifique ... La chanson « Piece of mind » illustre brillamment ces remarquables citations avec une piste guitare bondissante.

Certains morceaux se sont « éveillées » dans la chaleur moite et humide des forêts tropicales. Elles sont denses et fournies dans cette terre d'asile. La chanson « Father » ( du tout récent « Ricochets Sonores » ) donne un léger mais notable coup de frein sur le tempo.

La chaleur écrasante, le poids des souvenirs, la nostalgie pose une ambiance propice à l'introspection jusqu'à ce qu'une habile et dosée poussée Rock progressive (façon Milos traditionnel) dénoue mélodiquement le morceaux produisant un support idéal aux effets vocaux du compositeur.

D'autres chansons se sont sentit pousser des ailes ! Elles ont trouvé refuge dans les forêts et les cavités insondables dont regorgent les Monts du Pays Cockpit comme jadis le firent les rebelles Marrons, libres et affamés, fuyant les horreurs perpétrés par l'homme sur l'homme.

Le déhanchement Reggae appliqué à la chanson « Sultan » donne à Milos l'occasion d'explorer le ventre mystique de son thème chanté. C'est en suivant confiant son chemin dans le dédale des gouffres et des galeries, qu'on s’aperçoit que les puits de jour naturels mettent une lumière nouvelle sur le texte prophétique de cette si singulière chanson. La guitare électrisante qui claque sporadiquement ses astucieuses sonorités façon Peter Tosh sera active dans votre conversion prochaine au Milostafarisme !

Dans la « Jungle » l'atmosphère est suave, comme du Roots velouté, stylisé dans une dentelle syncopée de la ballade rock originale. Vous apprécierez la tessiture et le placement à la Robert Plant des pistes chants doublées en échos que le shaman cosmique produit sur cette chanson.
La Jamaïque fut dans un premier temps décevante aux colons du vieux monde car elle s'est avérée dépourvue d'or ... Et bien « Dig » dément cette partie de l'histoire !

“Où est hugo Berrouet ? “ , l'orpailleur sonore, agitant son écuelle magique dans le lit des rivières mélodiques, fait affluer sous nos yeux ébahis des pépites Roots insoupçonnées ...

Hippy malicieux aux textes prophétiques, Milos métaphorise sa parole pacifique fondamentale ... Allez, prenez sans craintes cette main tendue et baroudez confiants aux côté d' “Où est hugo Berrouet ? “. Il vous fera découvrir son île magnifique avec un franc et large sourire et dans sa fière nudité d'Arawac, il vous tendra son bol de sagesse salutaire pour nos âmes volatiles et dérivantes. L'équipe des cocktails Bananas en méticuleux et dévoués rude boy assurent la logistique musicale de l'expédition. Ils ont adopté avec aisance la syncope déambulatoire Rastafari. Ce nouvel opus de l'ami Milos, plongé dans un révélateur Caribéen, est équipé d'un puissant Modjo dansant. Nul doute sur le fait que cet album promet d'intenses versions concert.

Dans le vénérable sillage de Maître Bob, “ Où est hugo Berrouet ? “ appelle à la Raison de l'Amour et confie ses trésors altruistes et ses généreuses topographies musicales aux soundsystems de nos rêveuses esgourdes ...


Be sure that « One day love will rule the world » ...
Yeah Man ...

Milostafari !

SYS — août 2017

 
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